SENS ET LE DIRE: novembre 2016

DE MAINS D'É-MAITRES

RENCONTRE AVEC LES ARTISANS HERMÈS

Moment extrèmement rares à Paris dès que je suis entrée au "Carré du Temple" en ce 21 novembre bien loin du brouhaha d'autres évènements connus en ce lieu : le silence, ou presque ... certes, une activité se ressent, se pressent ... mais elle s'affiche en douceur, patte de velours.

Des espaces dédiés aux différents métiers accueillent les visiteurs qui religieusement, sens aux aguets, viennent se nourrir de beau et d'élé-gant ... degré d'attention maximal aux regards tournés vers toutes les mains expertes et passionnées des artisans. Car, oui, il en faut de la passion, de la dextérité pour assurer une telle justesse et précision dans chacun des gestes. Plaisir d'écouter les explications, de partager, de questionner et d'observer. Tous ont des regards ouverts, lumineux, et trans-portés par leur métier.
A ce degré d'exigence, un véritable engagement.
Et une rareté de les rencontrer car la nature de leurs fonctions requiert une telle concentration qu'ils oeuvrent au quotidien dans des bulles protégées du bruit extérieur.
Pour moi, toujours un vrai réconfort de valider ces métiers au 21me siècle exprimés par la tradition et la main de l'homme formée aux savoir-faire actuels et traditionnels.
Plaisir aussi de voir des classes de collège se déplacer ... et quand je les interroge à leur sortie sur la nature de ces rencontres : "Trop bien, ... trop beau" !
Pas mieux, let's go ! :-)

Alors, en attendant votre visite d'ici le 26 novembre ... :-)) ...
Quelques établis choisis ...

LE SELLIER

Chaque selle, sur mesure, s'adapte au cavalier, à son confort, et à la morphologie du cheval. Parés, galbés et cousus à la main, au point sellier, le siège, les quartiers, les panneaux et les olives doivent être les plus légers possibles, mobiles et capables d'assurer une aisance et une proximité inégalées avec le cheval. Ici, pause d'une couche de mousse pour augmenter le confort du cavalier. Une matière "nouvelle" qu'Hermès propose à ses clients.

LE MAROQUINIER (la maroquinière)

Une fois tapées au marteau, les coutures ne risquent plus de frotter. L'étape d'astiquage est ensuite nécessaire jusqu'à l'obtention d'une tranche lisse et satinée, protégée et imperméabilisée

L'IMPRIMEUR SUR SOIE

L'imprimeur sur soie travaille selon la technique dite du "cadre plat" ou "cadre à la lyonnaise" car développée à Lyon dans les années 1930. L'imprimeur s'adapte à toutes les contraintes du dessin : l'expression complexe d'un visage peut nécessiter jusqu'à 15 cadres.

LA CONFECTIONNEUSE DE CRAVATES

Composée d'un grand pan, d'un petit pan et de leur doublure, la cravate Hermès est, en plus, assortie d'une triplure, en laine et coton que le (la) confectionneur dépose à l'intérieur. Il referme ensuite la pièce selon un pliage qui lui assure son gonflant.

LA ROULOTTEUSE

C'est la roulotteuse qui opère la finition de tous les carrés. Le geste méticuleux de la roulotteuse réclame au moins 12 mois d'apprentissage pour être parfaitement au point et plus encore pour être exécuté avec la même aisance et la même maitrise quelle que soit la matière, taille de soie, cachemire, mousseline de soie ...

LE SERTISSEUR

Le sertisseur saisit les diamants à l'aide de ses "brucelles" puis place une pierre après l'autre à l'emplacement qui lui est destiné creusé à la fraise dans le métal. Avec une pointe en acier, le sertisseur soulève les copeaux d'or et les rabat sur la pierre pour garantir son maintien. Pour les petits éclats volants, inutile d'emporter votre aspirateur de sac, le sertisseur les récupère dans sa grande jupe en cuir qu'il a déployée sur ses jambes. Le travail, très méticuleux, se réalise à la loupe binoculaire. Un tel travail peut demander plusieurs mois. Le sertisseur rencontré avait tout juste 20 ans et nous a parlé de son métier avec une passion fabuleuse. Grande mâturité. Il a dû commencer en cachette en primaire.

L'HORLOGER

L'horloger compose un savant puzzle mécanique, dont les pièces doivent interagir avec une précision au centième de millimètre. Démonté, un mouvement ressemble à un minutieux jeu de construction, de cent pièces pour les plus simples à plus de mille pour les plus complexes.

L'horloger, totalement disponible au Carreau DT, nous a précisé les conditions nécessaires pour lui pour travailler. Souvent musique sur les oreilles, dans sa bulle : son travail lui demande une concentration maximale.

LE GANTIER

C'est grâce à l'opération d'étirement maximal de la peau, appelée "dépeçage" que le gant pourra par la suite conserver sa forme, sans qu'aucun mouvement des doigts ne l'altère.

Ps : surtout passez votre main sur ce fabuleux arc en ciel des cuirs les plus doux et les plus soyeux qui soient ... Une merveille !

LE PEINTRE SUR PORCELAINE

Travail d'une extrême minutie, surtout avec un félin faut se méfier. Une fois ses couleurs préparées, le peintre sur porcelaine utilise des pinceaux fins en poils de martre pour peindre et une plume dure pour la réalisation des cernés, qui délimitent les contours du dessin. La peinture de porcelaine est aussi un art du feu. Une fois posées, les couleurs sont intégrées à l'émail qui fond, lors d'une série de cuissons, à 800°C. Le peintre nous a annoncé qu'un tel vase demandait environ 100h de travail.

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Si vous êtes amoureux, amoureuse de l'artisanat au sens noble du terme,

des belles matières, des transmissions, aimez rencontrer les professionnels,

Foncez au Carreau du Temple découvrir en live "Hermès Hors les Murs"

Possibilité de suivre un atelier